Glucose révolution est le titre d’un livre qui fait un carton dans le monde entier et qui propose de maitriser votre glycémie pour perdre du poids, un énième livre régime, mais que faut-il en penser d’un point de vue santé ?
Jessie Inchauspé qui s’est elle-même surnommée la « déesse du glucose » (glucose goddess) a sorti son livre intitulé « Glucose Révolution », qui remporte un grand succès en librairie et sur les sites de vente en ligne de livres.
La promesse est de vous aider à perdre du poids, maigrir !
À l’aide d’un marketing bien ficelé (histoires personnelles, études bien sélectionnées pour n’aller que dans un sens, etc.) l’autrice met en confiance.
En 2010, l’Anses a rédigé un rapport dans lequel il est indiqué que les régimes amaigrissants ne peuvent être sains et fonctionner s’ils ne font pas du cas par cas et si les individus ne sont pas aidés par un professionnel de santé. Sur le long terme, les régimes peuvent avoir des impacts sur votre santé physique et psychique !
Vous avez le ton de cet article, décortiquons ensemble ce livre.
Ce livre est disponible sur Amazon ici :
À lire : pour maigrir efficacement et sainement.
Glucose – Glycémie – Glucide
Avant tout, petit rappel des définitions de ces éléments :
- Glucose : sucre omniprésent dans le sucre de table et les produits, tout comme dans les fruits, l’amidon, les féculents et les légumes secs.
Source d’énergie essentielle pour l’Homme et le monde vivant global. - Glycémie : il s’agit du taux de glucose dans votre sang. Elle varie selon votre alimentation et augmente après les repas.
À jeun elle doit être sous les 1,10 g/l. Au-delà de 1,25 g/l à deux reprises, c’est un signe de diabète. - Glucide : ce sont les sucres au sens large en nutrition. Les aliments au goût sucré et les anciens sucres lents ou sucres complexes en contiennent, comme les légumineuses et les féculents.
L’ennemi ? Le glucose !
Dans son livre Glucose Révolution, le glucose est la source de vos maux. Il est responsable selon elle de :
- La dépression
- L’Alzheimer
- Les maladies cardiaques
- Les migraines
- Les troubles du sommeil
- Le cancer
Selon son expérience personnelle, les pics de sa courbe glycémique sont en lien avec ses maladies ou maux.
La méthode développée se concentre sur l’index glycémique des aliments, appelé IG, et donc la capacité de chaque aliment à augmenter la glycémie plus ou moins rapidement et en importance lorsque vous mangez.
À première vue, manger des aliments à IG bas semble être le chemin à suivre le plus sain, mais il est très difficile de le suivre dans la vie quotidienne. D’autres facteurs élèvent ou réduisent l’indice glycémique d’un aliment comme :
- La mastication plus ou moins prolongée.
- La cuisson des aliments.
- La composition des autres aliments ingérés en même temps. Les fibres, par exemple, font chuter l’IG.
Pour ces bonnes raisons d’incertitude, les pouvoirs publics ont renoncé à afficher des recommandations nutritionnelles sur l’IG. De plus, même dans la littérature scientifique, les données varient d’une publication à une autre pour un même aliment.
Une carotte crue affiche un IG faible, mais si vous la cuisez, son IG augmente. Son IG redescend ensuite si vous remettez la carotte au réfrigérateur… De même, selon la variété d’une pomme, son IG varie.
C’est une usine à gaz de faire des recommandations et surtout aux individus de les suivre.
Des chiffres faux
Jessie Inchauspé indique que « 88% des Américains ont un dérèglement de la glycémie », tandis que l’étude citée indique en réalité que le chiffre est de 57%, ce qui n’est pas la même chose…
Les Français sont plus à l’abri, avec environ 7% de ces derniers sont atteints de diabète et 9,9% en état de prédiabète. Les prédiabétiques ont un taux de sucre dans le sang un peu élevé, un facteur de risque, mais qui n’est ne débouche pas systématiquement sur l’apparition de la maladie du diabète.
Les pics de glycémie sont-ils à éviter ?
8 Français sur 10 ont un taux de sucre dans le sang normal. Ces derniers doivent-ils éviter les pics de glycémie ? Dans la littérature scientifique, aucune donnée ne démontre qu’il le faut.
La glycémie fluctue naturellement dans le sang, augmentant par exemple logiquement après un repas. Ces variations sont sans conséquence nocive connue scientifiquement.
Jessie Inchauspé a analysé en continu son taux de glycémie et plus particulièrement les pics de glycémie. Rien ne dit que cela est nocif pour l’individu et il s’agit ici d’un cas tout à fait personnel. L’autrice l’avoue finalement elle-même vers la fin de son livre, avec une légère contradiction.
La cuillère de vinaigre
Le conseil de boire une cuillère de vinaigre lorsque vous vous apprêtez à manger un aliment sucré pour faire baisser votre pic de glycémie est absurde. En réalité, l’impact est faible et d’autres aliments permettent eux aussi de soi-disant baisser le pic de glycémie comme l’ail, certaines fibres ou la cannelle.
Dans la vie quotidienne, cela n’a aucun intérêt ! Pire, cet acide acétique pourrait avoir des effets secondaires potentiels à long terme.
Graisse VS IG ?
Jessie explique que les graisses ont tendance à réduire l’IG des aliments et donc conseille de napper un crumble aux pommes d’une crème. On sait pourtant que pour perdre du poids sainement, personne ne va conseiller d’ajouter de la crème…
De plus, nous savons que la consommation en excès de graisse peut être un facteur qui conduise au diabète de type 2, une maladie qui n’est pas que liée au sucre, contrairement à une idée reçue.
L’auteur écrit « les bonnes graisses sont des graisses saturées (graisses animales, beurre …) » et qu’il faut éviter l’huile de colza. Encore des théories qui vont à l’opposé du consensus scientifique.
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L’estomac et les intestins
Dans ce but plutôt obsessionnel d’éviter les pics glycémiques, Jessie Inchauspé explique par des schémas qu’il faudrait démarrer ses repas par les légumes, puis par les protéines et les graisses et terminer par les glucides… Imaginez manger un couscous :
- Carottes et navets
- Viande
- Semoule
In fine, étant donné la durée d’un repas, les aliments finissent tout logiquement mélangés dans votre estomac. L’ordre précis proposé ne fait l’objet d’aucune étude scientifique solide.
Conclusion
Cette méthode peut sembler fonctionner au début en l’appliquant, mais en réalité c’est le simple de fait de se préoccuper de sa nutrition qui joue un rôle dans votre perte de poids. Le plus simple est souvent le meilleur !
Lors d’études sur des régimes nouveaux, même celles et ceux choisis en témoins et se nourrissant comme à leurs habitudes perdent souvent un peu de poids.
Donc, si vous souhaitez mincir, maigrir, perdre du poids efficacement, suivez les recommandations officielles, efficaces et logiques :
- Mangez beaucoup de légumes
- Ne mangez pas trop gras et trop sucré
- Faites une activité sportive
- Préférez les aliments complets (pain, etc.)
Si l’OMS met en garde sur les sucres ajoutés dans les sirops, miels, jus de fruits, etc., les glucides représentent environ la moitié de votre apport calorique. Il n’y a donc aucune raison de diaboliser les pâtes, le riz, le pain, etc.
Comme toujours il n’existe pas de recette magique-miracle pour perdre du poids ! Mais le désir d’une solution magique fait que ce type d’ouvrage remporte un grand succès.
Ces régimes si restrictifs, précis et dirigistes ne promettent jamais rien de bon !
